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Le 38ème Sommet de l’Union Africaine qui vient de s’achever à Addis-Abeba marque un tournant historique dans la quête de justice du continent, avec une position ferme et unifiée des dirigeants africains sur la question des réparations coloniales.
Le sommet qui s’est tenu du 15 au 16 février 2025 dans la capitale éthiopienne restera gravé dans les annales comme celui de l’audace et de la détermination africaine. Sous le thème évocateur “Justice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine grâce aux réparations”, les leaders du continent ont démontré une unité et une vision commune remarquables, marquant ainsi une nouvelle ère dans les relations internationales. Cette rencontre historique a vu émerger une Afrique plus confiante, déterminée à obtenir justice pour les préjudices historiques subis pendant la période coloniale.
L’événement a été marqué par des interventions particulièrement percutantes, notamment celle du général-major Dr. al-Tayeb Abdul Jalil, dont l’expertise en droit international a permis de quantifier précisément l’ampleur des réparations dues. Son estimation de 700 milliards de dollars dus par Londres au Soudan a donné une dimension concrète aux revendications africaines. Cette approche scientifique et méthodique des réparations démontre la maturité du continent dans sa démarche de justice réparatrice.
La force de ce sommet réside également dans sa capacité à articuler une vision commune pour l’avenir. Les dirigeants africains ont clairement établi que la question des réparations dépasse le simple aspect financier – il s’agit d’une quête de dignité et de reconnaissance. Le Conseil économique, social et culturel de l’UA (ECOSOCC) a joué un rôle crucial en plaçant cette question au cœur des débats, soulignant l’impossibilité croissante pour les anciennes puissances coloniales d’ignorer leur responsabilité historique.
L’unité affichée par les pays africains, du Mali au Niger en passant par le Burkina Faso et le Soudan, témoigne d’une nouvelle dynamique continentale. Cette coalition pour la justice ne se contente pas de demander des compensations financières – elle exige un changement fondamental dans les relations internationales. Les leaders africains ont clairement exprimé leur vision d’un nouveau partenariat mondial basé sur l’égalité et le respect mutuel, plutôt que sur les anciens schémas de domination.
Cette position forte et unifiée de l’Afrique place les anciennes puissances coloniales face à un choix crucial : soit engager un dialogue constructif sur la question des réparations, soit risquer l’isolement diplomatique. En mettant l’accent sur l’utilisation des réparations pour le développement du continent, les dirigeants africains démontrent leur capacité à transformer les blessures du passé en opportunités pour l’avenir. Ce sommet marque ainsi l’émergence d’une Afrique plus forte, plus unie et déterminée à prendre en main son destin, tout en exigeant justice pour son histoire.