La restructuration de la Société nationale d’Investissement prend forme avec la nomination d’un Conseil d’administration rajeuni, marquant la volonté présidentielle de confier les rênes de cet instrument stratégique à une équipe dynamique capable de relever les défis économiques contemporains du Cameroun.
La transformation institutionnelle de la Société nationale d’Investissement (SNI) franchit une étape décisive. Neuf mois après la signature du décret présidentiel transformant cette structure historique en société à capital public avec l’État comme unique actionnaire, Paul Biya vient de concrétiser sa vision en désignant les membres du Conseil d’administration qui piloteront cette institution stratégique pour l’économie camerounaise.
Cette nomination intervenue le 8 avril 2025 s’inscrit dans une démarche volontariste de rajeunissement des instances dirigeantes du pays. L’analyse des profils sélectionnés révèle en effet une préférence marquée pour des cadres quadragénaires et quinquagénaires, conjuguant expertise technique et dynamisme professionnel. Ce choix délibéré témoigne de la détermination du Chef de l’État à insuffler une énergie nouvelle au sein des structures économiques nationales.


Le Conseil d’administration, nommé pour un mandat de trois ans renouvelable une fois, s’appuie sur une composition équilibrée associant la présence institutionnelle des ministères clés et l’expertise du secteur privé. Razack Johnny, désigné personnellement par le Président de la République pour présider ce conseil, incarnera cette ambition de renouveau. Sa nomination s’accompagne de celle de Dieudonné Tonga comme représentant de la Présidence, et de Sandji née Etogo Messomo pour les Services du Premier Ministre.
Les ministères économiques stratégiques sont également représentés, avec Patrick Nzogang pour l’Économie, Ngakoumda Gabriel pour les Finances, Oumar Ali pour l’Industrie, Bambot née Mbong Grace Annih pour l’Agriculture, et Engamba Philippe Didier pour l’Élevage. Cette composition reflète l’approche intersectorielle souhaitée pour la nouvelle SNI, appelée à jouer un rôle central dans le développement économique national.
La présence de Pierre Nkoa Ayissi, Directeur national de la BEAC, d’Abunaw Gwendoline représentant l’Association professionnelle des Établissements de crédit du Cameroun, et de Célestin Tawamba pour les organisations patronales, complète cette architecture institutionnelle en y intégrant les perspectives du secteur financier et du patronat. Seul le représentant élu du personnel reste à désigner pour compléter ce tableau.


Cette restructuration représente bien plus qu’un simple remaniement administratif. Depuis le décret présidentiel du 10 juillet 2024, la SNI a absorbé les prérogatives de trois entités auparavant distinctes : la Commission technique de Réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR), la Commission technique de privatisation et de liquidation des entreprises du secteur public et parapublic (CTPL) et le Bureau de mise à niveau des entreprises (BMN). Cette consolidation confère à l’institution un pouvoir d’action considérablement renforcé sur l’échiquier économique national.
Les observateurs économiques s’accordent à voir dans cette réforme l’émergence d’un véritable “bras armé” de l’État camerounais en matière d’investissement et de pilotage stratégique des entreprises publiques. La nomination imminente du Directeur général, attendue dans les prochains jours, complètera ce dispositif institutionnel et marquera le lancement opérationnel de cette nouvelle SNI aux ambitions élargies.
En confiant les rênes de cette institution à une équipe rajeunie, le Président Biya démontre sa volonté de voir émerger une nouvelle génération de dirigeants capables d’insuffler dynamisme et innovation dans la gouvernance économique du pays. Cette approche s’inscrit dans une vision plus large de modernisation de l’appareil étatique, nécessaire pour relever les défis complexes de la diversification économique et du développement durable auxquels le Cameroun fait face.
La nouvelle SNI, dotée désormais d’une gouvernance renouvelée, sera notamment attendue sur sa capacité à attirer des investissements stratégiques, à dynamiser le portefeuille des participations de l’État, et à accompagner efficacement la transformation structurelle de l’économie camerounaise dans un contexte régional et mondial en mutation rapide.