Le retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la CEDEAO n’entame en rien la détermination de la Côte d’Ivoire à préserver ses relations commerciales privilégiées avec ses voisins sahéliens. Une position qui témoigne de la résilience des liens économiques ouest-africains face aux bouleversements géopolitiques.
Les chiffres sont éloquents et démontrent l’importance cruciale de ces relations transfrontalières : les exportations ivoiriennes vers le Mali s’élèvent à 909 milliards de francs CFA, positionnant Bamako comme le troisième partenaire commercial mondial d’Abidjan et son premier allié au sein de l’espace CEDEAO. Cette interdépendance économique se manifeste également dans le tissu entrepreneurial ivoirien, où les entreprises réalisent entre 20% et 40% de leur chiffre d’affaires grâce aux échanges avec les pays de l’AES. La présence de millions de Burkinabè en Côte d’Ivoire ajoute une dimension humaine à ces relations économiques, soulignant l’importance de maintenir la libre circulation des personnes malgré les changements institutionnels. Cette situation unique démontre que les liens économiques et humains transcendent les frontières politiques en Afrique de l’Ouest. Le maintien de ces relations commerciales s’avère non seulement crucial pour l’économie ivoirienne mais également vital pour les pays de l’AES, qui bénéficient mutuellement de la libre circulation des marchandises et des services. Cette réalité économique témoigne de la capacité des nations ouest-africaines à préserver leurs intérêts communs au-delà des divergences politiques, illustrant ainsi la force et la résilience des liens commerciaux régionaux, une dynamique que devraient copier les autres sous-régions du continent
L’Afrique Émergente