En ce 10 décembre 2024, Journée internationale des droits humains, le bureau de l’UNICEF Cameroun a donné une voix puissante aux survivantes de violences, lors d’une table ronde historique qui restera gravée dans les mémoires.
Quand les droits humains rencontrent l’urgence d’agir
Le quartier Bastos de Yaoundé a vibré hier au rythme d’une mobilisation exceptionnelle. Alors que le monde célébrait la Journée internationale des droits humains, l’UNICEF Cameroun transformait cette commémoration en un moment d’action concrete. Sous le regard attentif de Mme Nadine Perrault, Représentante de l’UNICEF Cameroun, une table ronde inédite a réuni experts, survivantes et acteurs de terrain pour un dialogue sans fard sur les violences faites aux femmes.
Des témoignages qui secouent les consciences
“Aucune violence ne se justifie.” Ces mots de Sidonie Legla Bassong, journaliste à la CRTV et modératrice de l’événement, ont résonné comme un écho aux témoignages bouleversants qui ont ponctué la journée. Dans une atmosphère chargée d’émotion, des femmes, dont certaines en situation de handicap, ont osé lever le voile sur leur quotidien marqué par les violences morales et psychologiques. Leurs voix, tremblantes mais déterminées, ont rappelé l’urgence d’agir face à ce fléau qui gangrène toutes les strates de la société camerounaise.
Un panel d’experts uni pour le changement
La force de cette rencontre résidait aussi dans la diversité de ses intervenants. M. Acheyang, représentant le Ministère de la promotion de la femme et de la famille, a porté la voix gouvernementale, tandis que M. Gabriel Tchokomakwa d’ONUFEMMES appelle à un changement radical de paradigme en faveur de l’émancipation féminine.L’intervention particulièrement remarquée de Mme Gloria Tionang du groupe AGAB a ouvert de nouvelles perspectives en proposant d’instiller une “masculinité plus responsable” dès les bancs de l’école. Une approche novatrice qui a trouvé écho dans les propos de Mme Manga Ada Haingo de l’ALVF, dont l’organisation œuvre quotidiennement auprès des victimes.*Une lutte qui transcende la simple commémoration*Cette table ronde, bien plus qu’un événement protocolaire de la Journée internationale des droits humains, a marqué un tournant. Elle a démontré que le combat pour les droits des femmes au Cameroun entre dans une nouvelle ère, où la parole se libère et où les solutions émergent du terrain.Les témoignages entendus hier ne peuvent plus être ignorés. Ils appellent à une mobilisation générale, dépassant les clivages traditionnels. Comme l’a souligné la modératrice en conclusion : “Même si on ne peut pas éradiquer totalement d’un coup la violence qui s’enlise dans notre société, il faut trouver des pistes de solutions pour rendre chacun plus responsable.”
De la parole aux actes
Cette Journée internationale des droits humains 2024 aura donc été, à Yaoundé, bien plus qu’une simple commémoration. Elle aura été un moment de vérité, de courage et d’espoir. Les témoignages entendus, les solutions proposées et l’engagement manifesté par tous les participants tracent la voie vers un avenir où les droits des femmes ne seront plus négociables.
Le défi est maintenant de transformer cette mobilisation en actions concrètes. Les femmes du Cameroun ont parlé, leurs voix ont été entendues. C’est désormais à l’ensemble de la société – institutions, organisations de la société civile, communautés et individus – de prendre le relais pour que cette journée historique ne reste pas lettre morte. La lutte contre les violences faites aux femmes est un marathon, non un sprint. Mais hier, à Yaoundé, un pas de géant a été franchi. Et comme l’ont démontré les échanges de cette journée mémorable, c’est ensemble, et seulement ensemble, que nous pourrons construire une société où les droits humains ne seront plus un idéal, mais une réalité quotidienne pour toutes et tous.
La rédaction