C’est une véritable prouesse sanitaire qui s’écrit sous nos yeux au Cameroun. À l’heure où le Dr. Manaouda Malachie, Ministre de la Santé Publique, dévoile les chiffres de la première phase de la Couverture Santé Universelle (CSU), force est de constater que les objectifs les plus ambitieux sont en passe d’être atteints. Les données présentées ce jeudi 12 décembre 2024, dans le cadre de la 11e journée internationale de la CSU, sont tout simplement époustouflantes : un mastodonte de 4,2 millions de Camerounais pré-enrôlés, dont 3,5 millions déjà pleinement intégrés dans le dispositif. La gratuité des soins, longtemps considérée comme une chimère, prend désormais corps à travers la distribution de 878.287 carnets de consultation prénatale aux futures mères. Cette déferlante de chiffres positifs s’inscrit parfaitement dans la philosophie du thème choisi cette année : “La santé : c’est offert par le Gouvernement”. Une formule qui, au-delà de sa simplicité apparente, traduit une révolution copernicienne dans l’approche de la santé publique au Cameroun. Certes, le delta entre pré-enrôlés et enrôlés effectifs – environ 780.000 personnes – témoigne des ajustements encore nécessaires dans la machinerie administrative, mais il serait mesquin de s’arrêter à ce détail face à l’ampleur des avancées réalisées. La métamorphose du système de santé camerounais est en marche, et elle s’opère à une vitesse vertigineuse. Les sceptiques d’hier, qui voyaient dans la CSU un énième projet pharaonique voué à l’échec, sont aujourd’hui contraints de ravaler leurs critiques devant l’évidence des résultats. Cette première phase n’est que la partie émergée de l’iceberg, le prélude à une transformation encore plus profonde du paysage sanitaire national. En érigeant la santé au rang de droit fondamental accessible à tous, et non plus de privilège réservé à quelques-uns, le Cameroun pose les jalons d’une société plus équitable. Les chiffres annoncés aujourd’hui ne sont pas de simples statistiques destinées à garnir les rapports administratifs ; ils incarnent des milliers de destins changés, de vies sauvées, de familles préservées. À l’heure où le Ministre dresse ce bilan d’étape dans la salle des conférences de la Cellule Technique Nationale de mise en œuvre de la CSU à Etoug Ebe, c’est tout un pays qui peut légitimement s’enorgueillir d’avoir transformé une utopie en réalité tangible.
l’Afrique Émergente