Avec une projection de 59 100 tonnes contre 36 701 tonnes en 2024, le Cameroun consolide sa position dominante dans la filière hévéicole en Afrique centrale, représentant plus de 93% de la production totale de la CEMAC.
Le Cameroun s’apprête à réaliser un bond remarquable dans sa production de caoutchouc naturel en 2025, avec une augmentation prévue de 23 000 tonnes par rapport à l’année précédente. Selon les estimations de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC), la production nationale devrait atteindre 59 100 tonnes, confirmant la position de leader incontesté du pays dans ce secteur stratégique à l’échelle sous-régionale. Cette performance représentera 93,6% de la production totale de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), estimée à 63 100 tonnes, loin devant le Gabon qui ne prévoit qu’une production de 4 000 tonnes.
Cette progression spectaculaire s’explique principalement par la reprise totale des activités dans les plantations de la Cameroon Development Corporation (CDC), entreprise publique dont les exploitations dans les régions anglophones avaient été paralysées pendant plusieurs années en raison de la crise sécessionniste. Depuis 2021, grâce à l’accalmie observée et au soutien du gouvernement, ces plantations sont progressivement remises en service, contribuant significativement à la relance du secteur. Le Premier ministre Joseph Dion Ngute avait révélé, lors de la présentation du programme économique du gouvernement pour 2025 devant l’Assemblée nationale le 1er décembre 2024, que la production nationale s’était établie à 36 701 tonnes en 2024.
Le caoutchouc camerounais constitue une source importante de revenus pour l’État, ayant généré 41,7 milliards de FCFA en 2023 selon l’Institut National de la Statistique (INS). Toutefois, le secteur fait face à des défis persistants qui ont contribué à la baisse de production observée entre 2022 (47 758 tonnes) et 2023 (43 263 tonnes), notamment la dégradation des voies d’accès aux zones de production, le manque d’entretien des routes rurales et la maintenance insuffisante des installations industrielles. Les professionnels de la filière espèrent que cette nouvelle phase d’expansion s’accompagnera d’investissements dans les infrastructures pour soutenir durablement cette croissance et améliorer la compétitivité du caoutchouc camerounais sur les marchés internationaux.
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