Suite à l’élection présidentielle du 12 octobre dernier, organisée dans un climat relativement tendu, Issa Tchiroma, candidat du Front pour le Salut National du Cameroun (FSNC), soutenu par certains leaders d’autres partis politiques en lice, a pris la parole sur les réseaux sociaux pour s’autoproclamer vainqueur en déclarant :
« Le peuple a choisi et ce choix doit être respecté.»

Il a ensuite appelé les autorités à prendre acte de ce qu’il considère comme une victoire, et exhorté le peuple à se tenir prêt à toute éventualité :
« J’appelle toutes les institutions, toutes les autorités administratives, à ne pas se rendre ennemies du peuple qu’elles sont censées servir. Le temps de la peur, de la manipulation et des faux calculs est révolu. Le seul camp qui compte aujourd’hui, c’est celui du Cameroun. »
Cependant, il est important de rappeler que seul le Conseil Constitutionnel est habilité à proclamer les résultats définitifs de l’élection présidentielle au Cameroun.
En effet, le Conseil Constitutionnel est l’unique organe accrédité par la Constitution et les lois de la République pour superviser et garantir la régularité des élections présidentielles. Selon l’article 48 de la Constitution, le Conseil Constitutionnel veille à la régularité de l’élection présidentielle et en proclame les résultats. Les textes électoraux en vigueur précisent clairement que les résultats doivent être compilés dans les bureaux de vote immédiatement après le scrutin, avant d’être transmis pour vérification. Le Conseil Constitutionnel dispose ensuite d’un délai de quinze (15) jours pour procéder à une délibération approfondie et à une vérification minutieuse des procès-verbaux avant de proclamer les résultats définitifs.
Ainsi, toute déclaration anticipée ou publication de résultats non officiels est contraire à la loi et peut être perçue comme une tentative de manipulation de l’opinion publique et de déstabilisation des institutions.
En cas de contestation sur la régularité de l’élection ou des résultats, le Conseil Constitutionnel peut être saisi par tout candidat, par tout parti politique ayant pris part à l’élection, ou encore par toute personne ayant qualité d’agent du Gouvernement. Le Conseil examine alors les recours, statue en toute indépendance, et proclame les résultats définitifs.
Face aux déclarations hâtives de certains candidats et aux dérives observées sur les réseaux sociaux, il est essentiel que chaque citoyen camerounais fasse preuve de vigilance, de calme et de responsabilité. Toutes les étapes du processus électoral se déroulent conformément aux lois de la République.
Les résultats définitifs de l’élection présidentielle seront proclamés par le Conseil Constitutionnel selon la loi dans le strict respect des textes en vigueur, car la crédibilité de la démocratie et la stabilité du Cameroun en dépendent.

