Face aux politiques migratoires restrictives occidentales, la Namibie prend position en expulsant 500 ressortissants américains et en durcissant drastiquement ses conditions d’entrée pour les citoyens des États-Unis. Cette décision audacieuse de la première femme présidente du pays marque un tournant dans les relations internationales et pourrait inspirer d’autres nations africaines à affirmer leur souveraineté.


La décision de la présidente Netumbo Nandi-Ndaitwah, entrée en fonction le 21 mars 2025, résonne comme un coup de tonnerre dans le paysage diplomatique mondial. En ordonnant l’expulsion de 500 citoyens américains du territoire namibien et en doublant les frais de visa pour les ressortissants des États-Unis, la Namibie adopte une position ferme de réciprocité face aux politiques migratoires de l’administration Trump, connues pour cibler particulièrement les ressortissants africains.

“Si nous ne pouvons pas entrer aux États-Unis sans visa, alors aucun Américain ne devrait entrer en Namibie sans visa non plus”, a déclaré la présidente dans un discours empreint de détermination. Cette mesure, loin d’être simplement symbolique, marque un changement profond dans la manière dont les nations africaines entendent désormais gérer leurs relations avec les grandes puissances occidentales.
En parallèle de cette décision forte vis-à-vis des États-Unis, la présidente namibienne a également annoncé une politique d’ouverture envers les autres nations africaines, prônant une circulation libre des Africains sur le continent : “Aucun Africain ne devrait avoir besoin de visa pour visiter la Namibie. Les nations africaines doivent s’aimer et se rendre visite librement.” Cette vision panafricaine témoigne d’une volonté de renforcer l’unité et la coopération entre les pays du continent, tout en affirmant leur indépendance face aux anciennes puissances coloniales et aux influences extérieures.
Cette nouvelle approche diplomatique s’inscrit dans un mouvement plus large de réaffirmation de la souveraineté africaine, observé dans plusieurs pays du continent. La Namibie, avec son histoire de lutte pour l’indépendance obtenue en 1990 après des décennies sous domination sud-africaine, semble particulièrement déterminée à ne plus accepter des relations internationales déséquilibrées.
Les experts en relations internationales voient dans cette décision un potentiel effet domino sur d’autres nations africaines qui pourraient suivre l’exemple namibien et exiger davantage de réciprocité dans leurs relations avec les puissances occidentales. Ce nouveau paradigme diplomatique pourrait redéfinir fondamentalement les rapports Nord-Sud dans les années à venir.
L’ambassade américaine à Windhoek n’a pas encore réagi officiellement à cette annonce, mais des sources diplomatiques évoquent une tension palpable et la possibilité de mesures de rétorsion économiques. La Namibie, riche en ressources minérales notamment l’uranium, le diamant et le cuivre, semble néanmoins prête à assumer les conséquences de sa position ferme.

Cette crise diplomatique intervient dans un contexte mondial déjà tendu, marqué par la montée des nationalismes et la remise en question des institutions internationales traditionnelles. La décision namibienne pourrait ainsi catalyser une refonte plus profonde du système diplomatique mondial vers plus d’équité.
Pour de nombreux observateurs africains, cette prise de position marque un moment historique : celui où l’Afrique commence véritablement à définir ses propres termes dans l’arène internationale, refusant désormais le statut de simple spectateur ou bénéficiaire passif de l’aide étrangère pour devenir un acteur à part entière, déterminé à faire respecter sa dignité et ses intérêts.
La présidente Nandi-Ndaitwah, première femme à diriger ce pays d’Afrique australe, ajoute ainsi une dimension symbolique supplémentaire à cette décision forte, incarnant un nouveau leadership africain qui n’hésite plus à défier les déséquilibres de pouvoir historiques dans les relations internationales.